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Dae-Only-Addict

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DxC Whore To A Chainsaw (Infinite Death)

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Création : 23/02/2015 à 14:35 Mise à jour : 16/04/2016 à 05:55

L'écriture est une addiction.

Ici un peu de tout, beaucoup de coups de coeur, peu de coups de gueule, pas mal d'écriture et un soupçon de déconne.

Hey hey hey !

Salut à toi !

Hey hey hey !
 
Tu t'
es perdu ? Sache que tu viens d'échouer sur un pauv' blog ignoré de tous (ben ouais) et dont la propriétaire excelle dans la connerie. 
 
Mo
i c'est Daelya, tu peux m'appeler Dae(-sama/PAN/), moi et ma seconde personnalité (Daemonya pour vous détruire/SBAM/servir) on est TRÈS sympas. Bon, lui (oui, lui) est un psycholapinou envoyé sur Terre pour bouffer de l'humain et moi-même quelqu'un de 47,9% normale (natationeuse -si si ça existe-, fan de manga, droguée et stupide) mais on n'a jamais réduit à néant la vie que de 43 humains après tout... J'ai aussi une troisième personnalité si ça vous intéresse, Daeliz, mais elle est très timide alors il y a peu de chances que vous la croisiez ^^' (Le quatrième a été viré, pour ceux qui auraient peur de voir un nouveau cinglé surgir de nulle part...)
 
Ma
plus grande passion est écrire, ce que vous retrouverez en majorité sur ce blog. Je ne le ferais qu'en fonction de mes coups de coeur du moment, de mon inspiration, de mon temps libre etc. Bref il faut vous attendre à ce que j'aborde un tas de sujets et qu'au final je m'en sorte plus x) Je suis comme ça, libre à vous d'apprécier ou pas vous ne pouvez rien y faire ^^' Il est facile de savoir qui écrit quoi entre nous deux, si vous voyez du sang et des morts c'est Daemonya et si vous avez affaire à quelque chose de moins... douloureux, voir exceptionnellement mignon, c'est moi.

J'ai fa
it du RP il y a longtemps, en fait j'en fais toujours et d'habitude je fais des blog à la fois écrit et RP, mais j'accumule trop de retard du coup alors j'ai arrêté. Ça ne me dérangerait pas d'en refaire si vous aimez ça, mais ne vous attendez à rien de régulier de ma part.
Je fa
is aussi des histoires Sims, si ça intéresse des gens c'est à dire personne.
 
Br
ef, si l'envie vous prend d'aller jeter un coup d'oeil sur ce pauv' blog, rendez-vous sur le sommaire ;)


Autre petite chose, je suis la créatrice d'un forum RPG, qui comme tout forum recherche des membres, donc si ça vous intéresse rendez-vous ici. Je vous laisse avec la bande annonce du forum ~

Ajouter cette vidéo à mon blog



Voilà je vous embête pas plus, bonne visite ~

 
 



#Daelya
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#Posté le lundi 23 février 2015 14:45

Modifié le lundi 10 août 2015 10:04

Sommaire !

Images :

- Wakfu

- Air Gear


Fictions :


- Fictions (hors ligne)

> One Piece <

● La Vie n'a pas de Prix ●

- Présentation

- Prologue

- Chapitre 1

- Chapitre 2

- Chapitre 3

- Chapitre 4

- Chapitre 5

○ Deux Clefs ○

- Présentation

- Chapitre 1

- Chapitre 2

- Chapitre 3

- Chapitre 4

- Chapitre 5

- Chapitre 6

- Chapitre 7

- Chapitre 8

- Chapitre 9

- Chapitre 10

- Chapitre 11

- Chapitre 12

- Chapitre 13

- Chapitre 14

- Chapitre 15

- Chapitre 16

- Chapitre 17 (final)

- Épilogue


⊙ Jigoku ⊙

- Présentation

- Chapitre 1

- Chapitre 2



> Bleach <

□ Chargée de Papiers □

- Présentation

- Chapitre 1

- Chapitre 2

Autres :

Prévenus

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#Posté le lundi 23 février 2015 15:42

Modifié le vendredi 23 octobre 2015 13:03

Newsletter.

Ne postant pas régulièrement, j'ai fait cet article pour ceux qui voudraient éventuellement me suivre ^.^ Précisez-le moi en commentaire, idem si vous voulez vous de s'inscrire (je ne suis pas comme l'autre monstre qui habite ma tête, je ne vais pas vous manger pour ça).


◇ Fictions ◇

-> uneadopresqueordinaire (sauf Chargée de Papiers)

-> Spirit-in-my-Mind (sauf Chargée de Papiers)

☆ Fictions One Piece ☆

-> milly-chanxmarimo

● La Vie n'a pas de Prix ●

-> demon2308

-> nama13
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#Posté le dimanche 22 mars 2015 14:37

Modifié le vendredi 23 octobre 2015 07:21

Présentation de la fiction : La Vie n'a pas de Prix

Présentation de la fiction : La Vie n'a pas de Prix


Titre : La Vie n'a pas de Prix

Statut : En cours

Manga d'origine : One Piece

Genre : Angst (et peut être Romance, à voir)

Rating : T/M

Personnages : OC, Trafalgar Law, Heart Pirates, Ace

Résumé : "Ace... Ace est mort... mon ami, mon amour, disparu à jamais. Alors... je n'ai plus qu'à te rejoindre..."

Extrait : 《 Il y a du sang, du sang partout. Je suis pieds et poings liés, je ne peux rien faire. Je suis là, impuissante, à observer cette horreur. Ce liquide écarlate qui me poisse les mains, les yeux vides du cadavre en face de moi... Ace... 

Encore une fois je me réveille, en sueur, complètement paralysée par mon cauchemar, ma vue est brouillée, je ne vois rien, j'ai l'impression d'y être encore... Marineford... Le soulèvement saccadé et douloureux de ma cage thoracique s'atténue peu à peu, ma tétanie s'amenuit, et je reprends enfin le contrôle de moi-même. Ce n'est qu'un mauvais rêve, une réminescence déformée... mais ne cessera-t-elle donc jamais de venir me hanter ? Comment pourrais-je vivre avec ce souvenir qui me suit comme mon ombre ? 》

Liens vers les chapitres : Prologue, 1, 2, 3, 4, 5, 6 (pas commencé)

Répertoires :

Présentation de la fiction : La Vie n'a pas de Prix
>ici<

>Repertory-ForFiction<
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#Posté le vendredi 02 octobre 2015 13:25

Modifié le samedi 16 avril 2016 05:56

La Vie n'a pas de Prix - Prologue

Je préviens vite fait histoire de ne spoiler plus personne, si vous êtes pas encore passé sur la Guerre au Sommet... ne lisez PAS. 'Fin à vos risques et périls quoi, et si vous avez des revendications, passez le bonjour à Daemonya, il mettra les points sur les i avec vous. (Nan mais ch'uis pacifiste dans le fond, je le jure !)



La Vie n'a pas de Prix - Prologue


Je sens le vent secouer et emmêler mes cheveux, j'observe du haut de la falaise les vagues s'écraser contre les récifs. J'espère que je m'empalerais contre un de ceux-là. Les larmes se mettent à couler sur mes joues pâles, mais elles ne font que creuser un peu plus d'anciens sillons. Je n'ai plus la force de les retenir, plus la force de les chasser, tu n'es plus là, à mes côtés. Je t'aimais et je t'aime encore, j'ai mal, j'ai si mal que j'ai envie de m'arracher le coeur. Lui qui se souvient encore de ses battements frénétiques en ta présence, à chacun de tes mots, ta voix manque à mes oreilles, ma langue oublie peu à peu le goût de la tienne, qu'est-ce qu'il me reste de toi ? Un souvenir qui s'estompe, celui de ton sourire, remplacé par ce trou béant dans ta poitrine quand...

Un sanglot secoue mes épaules, puis un autre, jusqu'à ce que je ne contrôle plus mes spasmes. Je serre quelque chose d'invisible dans mes bras, tu me manques tellement, chaque seconde est un supplice en ton absence. J'ai peur de l'avenir, qu'est-il sans toi ? Je regarde encore une fois en contrebas, tout sera plus simple après, je te retrouverais enfin, toi qui a été toute ma vie.

Ace... Ace... qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? Est-ce que tu as pensé à moi le jour de ta mort ? A moi que tu laissais seule derrière ? Moi je ne cesse de penser à toi, à ce que tu étais, je ne peux pas t'oublier, je ne veux pas t'oublier. Que se passe-t-il lorsque l'on part à jamais ? Est-ce douloureux ? Comment ceux qui sont laissés derrière font-ils pour surmonter ça ? Je n'y arrive pas, tu hantes mes rêves et chacune de mes pensées, je ne peux pas vivre avec ça, je ne vis plus, je ne suis plus rien sans toi.

Je soupire et avance mon pied vers le bord, quelques cailloux roulent et viennent s'écraser en bas, c'est haut, mon pouls s'accélère et mon corps tremble, j'ai envie de faire demi tour mais... qu'ai-je à y gagner ? Juste un peu plus de souffrance. Là ce sera bref. J'ai toujours aimé l'océan, lui qui emmenait mes soucis au loin, celui sur lequel je t'ai rencontré, c'était une promesse d'avenir mais maintenant... plus rien ne sera comme avant. Je suis toute seule, je vais mourir seule. Je n'aurais rien fait d'héroïque comme toi qui a protégé ton frère, moi je ne serais que la lâche qui n'aura pas su surmonter sa peine. Soit, de toute façon tout cela n'a plus d'importance.

J'écarte mes bras, si maigres qu'on aurait dit des brindilles, je ne porte qu'un haut en bustier au dessus du nombril ainsi qu'un short très court. Je suis pieds nus. Je veux sentir le vent et l'eau contre ma peau, les embrasser une dernière fois avant de te rejoindre. Je me laisse aller vers l'avant, mon coeur s'emballe comme s'il allait lâcher, je me sens attirée vers le bas par un crochet invisible. 

Je garde les yeux ouverts tandis que la mer s'approche à toute vitesse, je repense à nos moments heureux passés ensemble, les larmes jaillissent et sont emportées par le vent. Je rencontre brutalement la surface de l'eau, elle claque contre ma peau comme un fouet, déclenchant un frisson dans tout mon corps. Quelque chose de dur aux bords inégaux, sans doute un récif, m'a percuté au flanc, m'arrachant chaire et peau. Je lâche un cri de douleur qui vide mes poumons de leur air, formant de grosses bulles remontant à la surface, suivant le chemin rouge laissé pour mon sang. Je me laisse emporter par le courant tandis qu'un liquide salé pénètre dans ma bouche, me faisant perdre connaissance.


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#Posté le dimanche 22 mars 2015 15:04

Modifié le samedi 11 juillet 2015 15:19

La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 1.

La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 1.



Quelque chose de blanc, lumineux, envahit l'espace... Est-ce que c'est ce que l'on voit quand on meurt ? Le Paradis ? Non, non c'est trop violent, cela agresse ma rétine et je peine à ouvrir complètement mes yeux. Je les sens s'embuer et je les referme directement. J'essaie de me souvenir... j'ai sauté. Pourquoi je suis encore dans le monde des vivants ? Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine et quand je tente de bouger la douleur me fige dans mon mouvement, mes muscles se tordent de protestation. Vaincue, je laisse seulement mes doigts tâtonner ce qui semble être un drap, je ne suis pas non plus en train de me vider de mon sang et je sens les bandages qui enserrent mon torse et mes membres, j'en ai un autours de la tête aussi. Un léger tissus recouvre ma peau à nue. J'ai l'impression d'avoir été balottée en tout sens par un ouragan.

Je finis par m'habituer à la luminosité et tourne précautionneusement la tête pour observer autours de moi. Je suis dans ce qui ressemble à une infirmerie, j'ai une perfusion dans le bras droit et plusieurs fils me relient à des appareils électroniques qui émettent des "bip" réguliers. Une simple tunique en tissus blanc d'un aspect chirurgical me recouvre. Je me mords la lèvre inférieure, ce n'est pas ce que je voulais, je n'étais pas censée survivre à ça... ça ne va pas. Je me redresse autant que je peux, ignorant la douleur qui irradie dans mon dos et mes côtes. Je ne comprends pas ce que je fais là, qui en est responsable ? Je ne voulais pas survivre.

Je sens les larmes revenir, j'en ai encore pour pleurer ? Ce n'est franchement pas le moment, où suis-je et pourquoi m'a-t-on soigné ? Je dois le savoir... A première vue je dirais que je suis dans un bateau, les parois sont en un acier peint en jaune et ça tangue un peu, quelques grincements surviennent de temps à autres, peut être qu'on est en pleine mer. Mon corps me fait payer chaque mouvement par des éclairs de douleur, je serre les dents. Il faut que je me lève, mais je n'en ai pas la force. Pourtant je ne peux pas rester ici, je ne sais pas ce qu'on me veut ni qui est là.

La porte grince et je braque mon regard dans la direction du nouveau venu. Au même moment je me mets à hurler, il y a un ours dans ma cabine ! Un ours en combinaison orange qui se tient debout ! Est-ce qu'il est dangereux ? Est-ce qu'il va m'attaquer ? Ma frayeur enclenche une poussée d'adrénaline qui me fait balancer de toutes mes forces mon oreiller - défense pitoyable - vers la bête. Mes muscles me le font douloureusement payer mais je n'y prête pas attention et je hurle :

- N-N'approche... PAS ! Va-t-en !

Ma voix, abîmée, s'éteint entre deux mots mais j'ai hurlé suffisamment fort pour faire fuir cet espèce d'ours polaire. Quelle frousse ! D'aussi loin que je me souvienne les ours sont des animaux qui peuvent se révéler très agressifs... pourquoi y en a-t-il un sur ce bateau ? Est-ce que je délire ? Je ne peux pas rester ici avec cette créature dans les parages !

Je me redresse autant que je peux et j'essaie de me mettre debout en prenant appuie sur le lit. Une vague de douleur traverse mes jambes et envahit mes côtes, me figeant sur place et ne réussissant qu'à me taire tomber par terre. J'enroule mes bras autours de ma poitrine et me replie sur moi-même, j'ai horriblement mal, je me demande ce qui a pu se passer après que je sois tombée. La douleur se calmant, je choisis de me traîner sur le sol, marcher étant hors de question après ça.

Je m'agrippe à l'un des murs de la pièce et j'essaie de me redresser le plus possible, comment je vais faire si cette bête revient moi? Je suis absolument sans défense. Les yeux écarquillés, je scrute les alentours à la recherche d'une arme. J'aperçois une seringue sur un plateau, au milieu de divers médicaments. Est-ce qu'on m'a injecté quelque chose ? Je ne me souviens de rien.

Je me traîne jusqu'à la petite table métallique dressée sur roues qui soutient le plateau. J'attrape la seringue maladroitement, m'y reprenant à deux fois. Même mes doigts me trahissent... Bon, c'est mieux que rien, si cette chose revient je lui crève les yeux et j'essaie de m'éloigner le plus vite possible. Un rictus ironique étire mes lèvres gercées, j'ai vraiment l'impression d'être devenue médiocre, où est passée celle qu'on surnommait "Le Démon Nocturne" ? Je ne suis plus rien, une loque sans intérêt.

Je rampe jusqu'à la porte, de façon à ne pas être vue de ceux qui entrent. Prenant une grande inspiration, je me lève en prenant appui sur le mur puis me cale, les jambes flagellantes et les doigts serrés autours de mon arme de fortune. JJ'avale difficilement ma salive, pourquoi est-ce que je fais ça au juste ? Qu'est-ce que ça me fait de mourir, de noyade ou bien devorée par un animal ? C'est stupide, je devrais abandonner...

Des pas se rapprochant déclenchent un frisson dans mon échine, stoppant net ma pensée. Cela ressemble à une personne qui marche, mais et si c'était une autre aberration que cet ours à allure humaine ? C'est peut être encore plus dangereux... peut être qu'on a fait des expériences sur moi aussi ? J'ai le coeur qui bat à cent à l'heure, des hypothèses toutes plus folles les unes que les autres germent dans mon esprit. Je vais devenir dingue...

Les pas sont proches, trop proches... je les entends s'arrêter juste à côté. C'en est un peu trop pour mes pensées qui, partagées entre peur et douleur, me poussent directement à l'instinct de survie. De toutes mes forces, je me jette sur l'intrus, ma seringue décrivant un arc devant moi, j'aperçois une silhouette plus grande que moi, avec un peu de chance je toucherais cette personne probablement à la gorge.

Une main enserre fermement mon poignet, me faisant directement lâcher prise, je regarde la seringue s'écraser par terre dans un bruit de verre cassé. J'essaie ensuite de me dégager, mais tout mon corps me lâche en même temps et je me serais certainement effondrée par terre comme une marionnette sans fils si je n'étais pas retenue par le bras. Je retombe tout de même sur mes genoux avec une grimace de douleur. Je regarde obstinément par terre, qui que soit cette personne je suis à sa merci, et je déteste cette idée. Je ne distingue au final que des chaussures noires et le bas d'un pantalon bleu clair tacheté.

- Je peux savoir ce qu'il vous prend ?

La voix, masculine, est froide, me faisant frissonner. Je ne trouve pourtant qu'une seule chose à y répondre dans un souffle presque inaudible :

- Tuez-moi...

C'est vrai, pourquoi je tenterais de résister ? Je ne voulais que mourir, je ne sais même pas ce que je fiche là. J'ai seulement mal, absolument partout, je n'ai plus rien d'autre que la douleur. L'homme raffermit sa prise sur mon bras et me force à me relever, je serre les dents à me les briser pour ne lâcher aucun cri. Il me traîne sans ménagement jusqu'à ce lit que j'avais eu tant de mal à quitter et je ne résiste même plus, des étoiles dansent devant mes yeux et j'ai l'impression d'être au bord de l'évanouissement.

- Je ne perds pas mon temps à sauver des gens gratuitement pour qu'ils meurent ensuite.

C'est donc à cause de lui que je suis là, que je ne peux même pas rejoindre l'être que j'ai aimé, que j'aime encore. Je voudrais retenter de me suicider que je n'en aurais plus la force... et tout ça à cause de lui ? Je relève la tête, ignorant les protestations de mes cervicales, et le foudroie du regard. Je lâche d'un ton agressif malgré ma voix éraillée :

- Pourquoi vous avez fait ça ? Je... je ne vous ai rien demandé !

Mes yeux bleu océan rencontrent un regard métallique, glacial. Un pli à mi chemin entre le sadisme et l'amusement soulève ses lèvres tandis qu'il me répond :

- Vous étiez en si mauvais état que cela constituait un excellent défi chirurgical de vous sauver, je n'ai pas fait ça pour vous. Mais maintenant que vous êtes ici, évitez de mourir.

Alors c'ets ça que je suis ? Juste un cobaye pour cet homme ? C'est encore pire que je l'imaginais. Je sens l'énervement monter en moi, une douce chaleur bien loin de la rage meurtrière que j'aurais pu éprouver par le passé.

- Ma vie n'appartient qu'à moi ! Je veux mourir vous n'avez pas à m'en empêcher ! De toute façon il y a plein d'autres cas pires que le miens! Pourquoi est-ce que c'est tombé sur moi ?!

Ma dernière phrase ne lui était pas spécialement adressé, mais je la criais quand même. Son rictus ironique me donne envie de l'étriper, bien que je n'ai absolument plus la force de bouger quoi que ce soit.

- Vous aviez les poumons noyés, une belle hémorragie, des côtes fêlées et de multiples contusions quand mon équipage vous as trouvé en train de flotter lamentablement à la surface de l'eau, et je ne parle même pas de l'état de vos muscles. Si votre coeur ne battait pas encore faiblement, je vous aurais considéré comme morte. Mais au final cela s'est révélé un défi à la hauteur, nous étions en train d'essuyer une tempête et j'ai réussi à sauver non pas une personne mais deux.

S'il est là pour étaler ses talents chirurgicaux, ça ne fait que m'énerver encore plus. Il a vraiment fallu que je sois maudite pour que mon cas quasiment désespéré soit sauvé ! Mais je ne comprends pas ses derniers mots...

- Comment ça "deux" personnes ?

Un demi sourire amusé étire ses lèvres.

- Vous n'étiez pas au courant ?

J'ai peur de comprendre...

- Vous êtes enceinte.




~~~


Et voilà j'espère que ça vous aura plus ! Oui on ne connaît pas encore grand chose sur le physique et l'identité de mon personnage, mais ça va venir ne vous en faites pas ^^
N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me dire ce que vous avez aimé ou pas aimé.

#Daelya
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#Posté le lundi 23 mars 2015 16:04

Modifié le samedi 06 juin 2015 06:12

La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 2

La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 2




Je commence à pâlir violemment, je n'arrive pas à en croire mes oreilles. Est-ce que ce type se fiche de moi ? Il a l'air sérieux et c'est un médecin en plus alors... Je ne saurais pas du tout mettre un doigt sur ce que je ressens, pas bien ça c'est sûr. Je plaque ma main sur ma bouche, j'ai l'impression de m'être pris un sceau d'eau froide sur la tête et ça me donne la nausée. C'est horrible... Qu'est-ce que j'ai fait ? Et qu'est-ce que je dois faire surtout ? J'aurais préféré ne jamais le savoir !

Je prends une profondeur inspiration et essaie d'arrêter du mieux que je peux les tremblements incontrôlables de mon corps. Je ferme les yeux en me mordillant la lèvre inférieure... De toute façon je ne peux pas revenir sur ma décision, je ne le veux pas. Même si cela fait de moi une assassin, je n'ai plus ma place dans ce monde de toute façon. Puis après tout, je suis déjà une meurtrière.

- Bon je n'ai pas tout mon temps, lâcha le chirurgien, je vais vérifier votre état physique, évitez de refaire n'importe quoi.

Si c'est un reproche je ne regrette rien, je n'aurais certainement pas bougé de ce lit - trop de douleur - s'il n'hébergeait pas un ours sur son navire ! Puis j'ai rien demandé aussi !

Je reste les yeux dans le vide tandis qu'il effectue ses tests, même si je ne doute pas qu'il en ait déjà fait un tas pendant mon sommeil, ce doit quand même être plus pratique maintenant que je suis consciente. J'aurais préféré ne pas l'être, je me demande si l'on ressent la douleur et la peine dans le coma, mais la mort doit être la meilleure issue, je serais certaine de ne plus jamais me réveiller.

Mon silence et mon absence de réaction à ses questions durent finir par l'agacer même s'il persista à finir tous ses tests avant d'enfin me laisser tranquille. Il lâcha avant de sortir :

- Vous feriez mieux d'essayer de dormir, quelqu'un viendra s'occuper de votre cas plus tard.

Dormir il en a de bonnes lui, déjà je n'y arrive jamais et puis si c'est pour me réveiller encore plus fatiguée... Je m'allonge, fixant le plafond, qu'est-ce que je fais maintenant ? Comment ai-je pu être aussi malchanceuse en si peu de temps ? Je paye peut-être pour mon passé, ou seulement mon impuissance ? J'aimerais bien, un jour, avoir une explication à tout ce que j'ai subi. Mais je suppose que je n'en mérite même pas.

Je crois que j'ai tout de même fini par somnoler, peut-être que finalement mon corps a vraiment besoin de sommeil, même si je n'ai pas l'intention de lui en donner, je risquerais de rêver. Et bien que je sais que je ne pourrais pas y échapper je préfère de loin retarder l'échéance, si c'était pour de nouveau replonger dans un cauchemar sans fin...

J'entends vaguement la porte grincer et me redresse tant bien que mal, un type en blouse blanche vient de pénétrer dans l'infirmerie, il porte une casquette avec "Penguin" marqué dessus, y'a de drôles d'énergumènes sur ce navire. Il tient dans ses mains un plateau repas bien chargé et se dirige vers moi l'air un peu gêné avant de me demander :

- Euh... bien dormi ?

- Non, répondis-je d'un ton sec.

Il esquisse une grimace mal à l'aise, je ne suis certes pas très sympa mais ça m'est bien égal, je n'ai absolument plus aucune envie de me soucier des autres, et s'ils veulent se débarrasser de moi tant mieux, ça me rendrait service. Il pose le plateau sur une petite table métallique non loin de moi dont il pousse machinalement les objets qui l'encombraient sur le côté. La nourriture ne m'attire vraiment pas, pas qu'elle ait l'air mauvaise, mais je n'ai pas envie de manger. Ace, lui, se serait jeté dessus, et encore ça ne lui aurait pas suffi contrairement à moi qui serait aisément blindée après un repas. Cette réflexion m'arrache un petit sourire triste et je m'empresse de le chasser de mes pensées.

- Vous feriez mieux de manger, le capitaine a dit que vous aviez beaucoup de carences et qu'il fallait y remédier.

S'il savait comme je me fiche éperdument de ce que pense son capitaine. C'est de sa faute si je suis là après tout. Je ne réagis pas à sa remarque et fixe obstinément un point dans l'espace. Je pensais qu'il allait partir et me laisser tranquille maintenant mais il me demande :

- Hum... vous voudriez peut-être changer vos vêtements ?

Plutôt que de donner un refus immédiat comme je m'apprêtais à le faire je garde le silence quelques secondes. C'est vrai que mes vêtements ne ressemblent plus à rien, réduits en lambeaux, et au final j'ai plus de bandages que de tissu provenant de cette chemise qui me donne l'impression d'être vulnérable tellement elle est blanche et légère. Je finis par hocher la tête. Il me fait un petit sourire.

- Ah super ! Je vais essayer de trouver quelque chose à votre taille... hum mais ça ne vous dérange si c'est une blouse comme la mienne ? C'est ce qu'on a le plus ici alors...

Ils ont un sens de l'esthétique à revoir, mais ça ne me concerne pas vraiment. Je hausse les épaules.

- Ça m'est égal.

Je le regarde filer, il n'a pas l'air très méchant pour un pirate, quand on compare avec l'autre de tout à l'heure qui m'a l'air un peu dérangé. Si je me souviens bien de ce que j'ai pu entendre et les avis de recherche que j'ai pu regarder, le capitaine doit être Trafalgar Law ou "le Chirurgien de la Mort" et donc ce type un membre de l'équipage des Heart. Je suis tombée chez des barges quoi, si on se fie à certaines rumeurs peu glorieuses à leur sujet. Enfin entre ce qu'on dit et ce qui est, il y a souvent un certain fossé, je suis pourtant bien placée pour le savoir.

N'empêche... mes vêtements sont dans un sale état, je me demande ce qu'il en est de ma tête. Je cherche des yeux une surface réfléchissante, il y a du métal partout ici je ne tarde pas à trouver mon reflet. J'esquisse une grimace qui ne l'embellit guère. On dirait un genre de... zombie ? Moi qui voulait mourir je ressemble vraiment à un cadavre ambulant. J'ai le teint pâle comme si je venais de subir une belle anémie, mais j'ai dû perdre tellement de sang que ça ne m'étonne pas. Mes cheveux, d'ordinaire d'un noir brillant comme les corbeau, sont devenus ternes, ils me tombent pathétiquement dans le dos, jusque mes hanches. Et de mes yeux comme deux océans il ne reste qu'un bleu vide et sans lumière, injectés de sang et las d'avoir trop pleuré. Je ressemble vraiment à un déchet qu'on a repêché dans les égouts. Du reste je peux clairement moi-même le constater, je suis maigre si bien que c'en est laid, les joues creusées et les os ressortant sous ma peau. J'ai des cernes comme tracées au charbon, témoins de longues nuits blanches. Et tout ce qui aurait pu être joli chez moi, le nez fin ou les pommettes saillantes, disparaît sous les ravages du chagrin.
J'ai juste l'air faible et misérable.

Je soupire, je me demande bien ce qu'on va faire de moi, je ne suis qu'un boulet alors on va certainement me débarquer à la première occasion. Ça m'arrangerait bien, qu'on me laisse faire ce que je veux. Personne n'a le droit d'interférer dans ma vie, qui va bientôt se terminer de toute façon.

J'entends de nouveau la porte grincer, pas difficile de deviner que c'est ce type qui revient avec une blouse qu'il me remet entre les mains. Je lui fais un petit sourire, n'ayant pas franchement le coeur pour de francs remerciements qui sonneraient creux.

- Si vous avez besoin de quelque chose... commença-t-il.

- Juste qu'on me laisse tranquille, le coupai-je.

Il hoche simplement la tête et repart, je regarde la blouse que j'ai toujours dans les mains. Si je la porte je vais leur ressembler, ce dont je n'ai pas spécialement envie, mais je n'ai rien d'autre à me mettre alors... de toute façon je ne me sens pas me dépêtrer avec des vêtements, je l'enfilerais plus tard.

Je me rallonge, tournant obstinément le dos au plateau repas, je ne mangerais pas même si l'on ne peut pas dire que je n'ai pas faim. Cela fait des jours que je n'avale rien, bien que je ne doute pas qu'on m'ait injecté quelques trucs essentiels par intraveineuse. Mais l'idée de manger me donne envie de vomir, ce me rappelle que je suis vivante, que j'ai encore des besoins propres aux mortels, et je veux juste mourir. Alors ça ne me dérange pas que mes organes me lâchent un par un, si c'est ce qu'il faut pour que je rejoigne Ace ça ne me pose pas de problème. Bien que j'aurais préféré une mort plus agréable, si j'ai raté mon coup c'est tout ce que je mérite.

Je rumine encore un moment les innombrables échecs de ma vie avant de sombrer lentement, sans m'en rendre vraiment compte, dans le sommeil. Mais pas un sommeil réparateur, celui qui me donne des angoisses, me fait revivre inlassablement les cauchemars de ma vie, me fait ressentir mon impuissance face à tous ces événements et me tue à petit feu...


~~~


Et voilà pour le chapitre 2 ^^ J'espère qu'il vous aura plu ^.^
Pendant les vacances pas de réseau alors j'ai commencé une nouvelle fic... qui est quasiment terminée en fait u.u" C'est fou parfois je mets deux semaines pour sortir un malheureux chapitre et là en trois jours j'ai écrit 50 pages xD
Du coup je la posterais dans pas longtemps je pense ~ (non je ne lâche pas celle-ci que ce soit clair)
Vala vala à la prochaine !

#Daelya




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#Posté le lundi 06 avril 2015 06:54

Modifié le samedi 06 juin 2015 06:13

La vie n'a pas de Prix - Chapitre 3

La vie n'a pas de Prix - Chapitre 3



Un paysage glacé m'entoure. Mais je ne ressens pas le froid, j'entends seulement des gens qui courent, qui hurlent. C'est un champ de bataille, le sol est fait de glace, une glace qui semble vouloir remonter le long de mes jambes, qui me paralyse. Je ne vois pas bien, tout est flou et paraît tanguer. J'ai l'impression que si je me retourne, quelque chose de menaçant et d'obscur va m'avaler à jamais. J'ai le coeur qui s'accélère, appréhension ? Peur ? Je ne sais pas pourquoi, mais je le saurais bientôt. Non loin de moi se tient, gigantesque et déformé en une silhouette terrifiante, le Quartier Général de la marine. Autours, tels des fantômes dansants et ricanant, s'étirent vers le ciel les trois amiraux. Plus hauts que le bâtiment, ils me donnent envie de m'enfuir, mais je ne peux pas bouger. Des ténèbres se profilent à l'horizon, rognant le paysage.

Au milieu du chaos créé par les coups de canon, l'entrechoquement des épées et les ravages des fruits du démon, j'y vois comme une lumière. C'est un point dans l'espace, une petite flamme qui me donne la force de dégager mes jambes de la gangue de givre qui les entourait. Tout d'abord de façon maladroite, je me mets à tituber puis courir, j'ai l'impression que le temps m'est compté. Je dois faire vite, mais le sol semble s'étirer devant moi, m'empêchant de regagner du terrain.

La lumière diminue, pourtant si je l'atteins je suis certaine de retrouver la paix, de ne plus avoir peur au milieu de ce chaos. Je bouscule des gens, chaque coup d'épaule me donne des frissons, ils me ralentissent. Des mains m'attrappent je ne peux plus avancer... j'étouffe au milieu de cette foule je... j'ai l'impression d'être toute seule au milieu de milliers d'ennemis qui me font face... et cette toute petite flamme qui diminue encore. J'ai envie de hurler quelque chose, un nom qui se trouve sur le bout de mes lèvres mais aucun son ne sort de ma gorge prisonnière d'un étau. Je veux passer ! Je n'ai pas le temps ! Je ne peux pas...

Soudain toute cette foule disparaît, tout est blanc, calme, mais cette sérénité a quelque chose de vicieux, mon coeur bat la chamade, il résonne dans cette terre blanche et nue. Je fais quelques pas et quelqu'un d'infiniment plus grand que moi apparaît. Son ombre me donne l'impression d'être une petite souris surplombée par un gigantesque matou. Mes mains tremblent, le paysage aussi, j'entends des coups de feu comme lointains. Je me force à lever la tête et dévisage un homme aux traits durs et à large carrure, une casquette de la marine vissée sur sa tête. L'amiral Akainu.

Il se met soudain à enfler, encore et encore, devenant une masse informe de lave au milieu de laquelle se discerne son visage tordu, ricanant. Les ténèbres venant de très loin dévorent la lumière, se dirigeant à grande vitesse vers moi, me bloquant toute chance de fuite. Je fais un pas et ils me foncent dessus, m'engloutissant et là, totalement impuissante, j'aperçois une personne à genoux, torse nu, le dos parcouru par de multiples entailles. Du sang coule sur sa peau mate et glisse jusqu'au sol, en une série de "plof" sinistres.

Je m'enfonce dans le sol de ténèbres sans rien pouvoir faire, je croise seulement son regard vide, son visage déformé. J'essaie de me débattre mais sans succès, il n'y a rien que je puisse faire, je suis totalement paralysée et ma vue se brouille. Rien, absolument rien. L'éclat rouge de la lave en fusion attire mon regard avant le noir total. J'entends vaguement comme un murmure...

- Tu m'as abandonné...


J'ai l'impression que quelqu'un m'a enfoncé un pieu dans la poitrine au moment où je me réveille. Je me redresse vivement, sentant mes muscles se nouer d'un seul et douloureux coup. Des crampes me paralysent et mon souffle se perd dans ma gorge. Plusieurs sensations m'agressent en même temps, le froid dû à la sueur collant ma peau, une peur qui provoque des tremblements incontrôlables dans tous mes membres et une honte qui me donne envie de me recroqueviller sur moi même. Je ferme les yeux et enfoncé ma tête dans la couverture qui recouvre mes genoux repliés contre mon torse. Je sens les larmes me brûler les yeux alors que j'essaie vainement de contenir mes sanglots.

Je me sens encore plus fatiguée qu'avant de m'être endormie, je déteste ça, je n'en peux plus pourquoi j'ai cèdé au sommeil ? Je me mords la lèvre inférieure le plus fort possible, quand est-ce que tout ça va s'arrêter ? J'en ai assez de ces cauchemars à répétition, toujours les mêmes bien qu'ils se distinguent dans leur déroulement. Je suis toujours à MarineFord, je ne peux toujours rien faire... juste regarder Ace mourir... Le laisser tomber quand tout le monde est prêt de lui... quelle idiote vraiment ! Un goût de fer envahit ma bouche et je déserre les dents, à quoi ça me mène tout ça ?

Je lève la tête des draps et essuie du revers de la main des larmes qui ne tardent pas à recouvrir de nouveau mes joues, longues traînées brûlantes. J'observe les alentours la gorge serrée, je m'attendais à quoi ? A me réveiller dans un autre endroit ? Tout aurait été plus simple. La respiration tremblante, je finis tout de même par me calmer un peu. Il fait sombre ici, mais il n'y a pas de fenêtres non plus, quelle heure peut-il bien être ? J'ai l'impression qu'on est à l'arrêt, le bateau ne tangue pas plus que ça. Le plateau repas que je n'avais pas touché a disparu, quelqu'un a dû venir le chercher. A la place il y a un avis de recherche. J'attends que mes yeux s'habituent à l'obscurité avant de m'en saisir. Je ne vois pas bien le visage les couleurs étant trop sombres mais le nom, aucun doute là-dessus... C'est mon avis de recherche.

"Le Démon Nocturne"... ça faisait longtemps que je n'avais pas lu ce surnom, de quand date cet avis de recherche ? Il n'y a pas grand chose de marqué dessus sinon ma prime, 90 millions de Berry... si la marine me voyait maintenant ils réviseraient immédiatement ce chiffre. Je ne vois rien d'autre d'intéressant, ils n'ont jamais eu vent de mon nom véritable au final. Enfin, celui qu'il m'a donné... Cette pensée me fait trembler et je froisse l'avis de recherche avant de le balancer le plus loin possible de moi. Ce type sait qui je suis maintenant, ça m'est complètement égal qu'il fasse ce qu'il veut de ces informations ! C'est du passé tout ça !

Avec un soupir je me laisse pathétiquement retomber sur le dos, qu'est-ce que je fais maintenant ? Je fixe le plafond d'un air morne, j'ai moins mal que la veille - enfin je crois que c'était la veille -, il faut que je parte d'ici. Une fois dehors je pourrais faire ce que je veux, vivre ou mourir, la deuxième option de préférence. Je repense aux paroles du chirurgien, est-ce que j'en ai encore le droit ? Je pose une main sur mon ventre, est-ce que ça serait juste ? Je me redresse en gromellant, tout serait tellement plus simple si j'avais réussi à en finir du premier coup.

Pour détourner l'attention de mon esprit sur toutes ces pensées qui ne font que me torturer un peu plus, je choisis de me changer avec la blouse que m'avait fourni ce type avec une casquette bizarre la veille. Elle est un peu grande pour moi mais ça peut aller. Décidément je préfère quand c'est moi qui choisit mes affaires...

Hum... si le navire est immobile on a probablement accosté quelque part, je pourrais en profiter pour m'éclipser pendant qu'ils seront tous occupés ailleurs. Je n'ai pas le temps d'y penser de façon plus approfondie, la porte grince et quelqu'un entre, la lumière s'allume et je cligne des yeux un moment. A mon plus grand plaisir ce n'est pas le capitaine, j'ai tout sauf envie de revoir sa sale tête, c'est de sa faute si je suis là. A la place ce sont deux autres types en blouse, les deux portent une casquette, l'un est celui de la veille et l'autre je ne l'ai encore jamais vu, il porte des lunettes de soleil. Ils échangent des regards entre eux, semblant s'être mis d'accord sur quelque chose, pour ma part je ne fais que les observer d'un air neutre à la limite de l'agacement. L'un s'avance l'air hésitant.

- Euh... moi c'est Penguin et... et lui Sachi...

Aucune réaction de ma part, ma froideur ne contribue pas le mettre particulièrement à l'aise, rien d'étonnant en fait. Tous deux se regardent et le fameux Sachi finit par se lancer :

- Hum... vous vous souvenez de l'ours hier ?

Un peu que je m'en souviens ! Mais une seconde... c'était pas une hallucination alors ?

- Il voudrait s'excuser de vous avoir fait peur... euh... qu'est-ce qu'il y a ?

Je le foudroie presque du regard. Il se fiche de moi ? Comment un ours pourrait "s'excuser" ? Ou alors... est-ce qu'ils font des expériences sur des animaux ? Ces types sont des monstres ! Le second - Penguin je crois - a dû sentir ma colère monter d'un coup puisqu'il s'empresse de dire :

- Quoique tu crois ce n'est pas ça ! C'est difficile à expliquer mais... Bepo est là depuis longtemps et, oui, c'est un ours polaire qui... parle, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Nous voilà au tutoiement... enfin je m'en fiche de toute façon. Cet ours s'appelle Bepo alors... bon, avec toutes les bizarreries que j'ai pu voir sur Grand Line je peux bien me faire à un ours blanc qui parle. Je soupire avec agacement :

- Je m'en fiche de toute façon, je n'ai pas besoin d'excuses juste qu'on me fiche la paix.

Nouvel échange de regards... c'est quoi le problème ? C'est quand même pas trop demandé qu'on me laisse tranquille ! Penguin tente tout de même :

- Tu ne voudrais pas le voir seulement quelques minutes ?

Je finis par hausser les épaules, je n'ai franchement pas envie de me prendre la tête avec des idiots.

- Faites ce que vous voulez.

J'ai toujours une sale voix, c'est franchement pénible, je me racle la gorge pour tenter de l'éclairer tandis que l'un d'entre eux sort de la pièce. Il entre quelques secondes plus tard l'ours blanc à sa suite. A bien y regarder il n'a franchement pas l'air méchant, dire que je l'ai pris pour une bête féroce... il s'incline un bon nombre de fois en disant :

- Pardon...

Il a les larmes aux yeux, j'aurais presque pris pitié de lui si je n'avais pas à l'heure actuelle le coeur noyé dans mes souvenirs, très très loin de la gentillesse. Je marmonne sans une once de sympathie :

- Ouais ouais c'est bon, maintenant partez.

Ils se regardent, sans doute à la limite du soupir, puis finissent par sortir, enfin la paix. Ce n'était sûrement pas l'échange auquel ils s'attendaient mais ce n'est pas plus mal, autant qu'ils ne se fassent pas d'illusions sur moi. Je n'en vaux pas la peine. Quand je pense à ce gosse que je suis censée porter... qu'est-ce qu'il ferait avec un père absent et une mère qui rêve de le rejoindre ? Un mois plus tôt peut être aurais-je été heureuse de l'apprendre mais maintenant... il ne mérite pas ça. Non, c'est mieux que tout soit fini avant qu'il ne naisse dans ce monde, mieux pour tous. Cette vie ne me mènera nulle part, elle ne fera qu'empoisonner celle des autres.

En ramenant mes genoux contre ma poitrine, je repense à mon cauchemar, est-ce qu'il va me hanter longtemps celui-là ? Peut-être jusqu'à la fin de mes jours ? Je n'ai pas envie de revoir encore et encore cette bataille de MarineFord, tous ces gens qui se battaient pour libérer Ace... tous ces morts... et tout ça pour rien. Et puis moi au milieu de tout ça, à quoi est-ce que j'ai servi ? Strictement rien. J'ai tué des gens juste pour voir l'homme que j'aime s'éteindre dans les bras de son frère. Et tout ce que j'ai fait... tout ce que j'ai trouvé à faire... c'était seulement m'enfuir. J'ai honte, j'ai tellement honte.... je l'ai laissé tomber, je l'ai laissé mourir sans rien faire, je n'ai même pas cherché à être à ses côtés j'ai juste... quitté cet endroit. Je suis tellement pathétique, je ne mérite que la mort.

Un énième grincement de cette fichue porte me fait lever la tête, je m'empresse de sécher les larmes qui se sont automatiquement mises à couler, je dois toujours avoir des traces rouges mais peu importe. Je reporte mon attention sur l'intrus et ne cache même pas la grimace qui me déforme le visage quelques secondes. Trafalgar Law... il ne manquait plus que lui. Il ignore totalement les éclairs que doivent lui lancer mes prunelles bleues et jette un regard ironique sur la boule de papier froissée non loin de la porte.

- Eh bien... voilà que le "Démon Nocturne" s'acharne sur de pauvres bouts de papier.

J'en grince des dents sous l'énervement, qu'est-ce qui l'amuse dans ma situation à la fin ? Déjà qu'il ne me laisse même pas mourir tranquille ! Je ne manque pas de le lui faire remarquer :

- C'est quoi votre problème ? Laissez moi tranquille !

Il m'ignore et s'avance avant de tirer une chaise et s'installer juste à côté de mon lit. Est-ce que je vais devoir supporter sa présence encore longtemps ?! Je le foudroie du regard et il m'en renvoie un glacial que je soutiens sans sourciller. Un pli amusé soulève le coin de ses lèvres avant qu'il ne dise :

- Je me demande ce qui à conduit une femme recherchée par la marine depuis son plus jeune âge à disparaître deux ans avant de réapparaître au beau milieu de l'océan.


- Je... ça ne vous regarde pas.

Il a l'air de s'être renseigné à mon sujet... je me demande quelle est l'étendue de ses informations et surtout combien de temps j'ai pu dormir. Il change de sujet :

- Sinon vous vous sentez mieux ?

Je suis en train de discuter avec un psychopathe et j'ai raté mon suicide alors oui je me sens parfaitement bien ! Idiot. Je lâche d'un ton hargneux :

- Je ne vois pas comment.

Il me fixe quelques secondes avant d'attraper mon bras sans prévenir, me forçant du même coup à me relever brusquement. Avec une grimace de douleur, je sens l'air siffler entre mes dents, après quelques déséquilibres je finis tout de même par rester debout. Je me rassois en dégageant mon bras, le foudroyant du regard, il est cinglé ou quoi ?!

- Bien vous pouvez au moins à peu près tenir debout, encore une semaine et vous devriez reprendre un train de vie normal.

Quelle vie au juste ? Ça fait un certain moment que la mienne s'est brisée. Il me regarde de haut en bas avant d'ajouter :

- En tout cas il faut que vous mangiez.

Je réponds immédiatement :

- Je n'ai pas faim.

Il esquisse un sourire sadique.

- Dans ce cas j'espère que vous supportez les aiguilles.

Ce type est insupportable ! Il n'ajoute rien avant de sortir, n'en ayant strictement rien à faire de mon regard haineux qui le suit jusqu'à la porte. Je lâche un énorme soupir frustré, il a vraiment fallu que je sois maudite pour atterrir ici ! Mon bras me lance encore des éclairs de protestation, sans parler de mes jambes qui ont eu toutes les peines du monde à tenir vaillamment debout. Si ça n'en tenait qu'à moi je me serais laisse choir au sol, mais me montrer encore plus faible devant ce satané chirurgien c'est hors de question ! Il m'énerve beaucoup trop ! Enfin... Cette conversation aura au moins eu le mérite de me changer les idées. Si on pouvait me laisser tranquille maintenant ce serait parfait !


~~~


J'espère que ça vous aura plu ^.^
J'aime écrire sur les rêves (en particulier les cauchemars) alors ne vous étonnez pas si vous en retrouvez de temps à autres. En ce qui concerne mon personnage, je crois que je ne vais pas donner son nom avant un moment, mais je raconterais son histoire x)

#Daelya
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#Posté le jeudi 14 mai 2015 06:41

Modifié le samedi 06 juin 2015 06:14

La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 4.



La Vie n'a pas de Prix - Chapitre 4.

J'ai un mal fou à garder les yeux ouverts, mais il ne faut surtout pas que je me rendorme ! Je n'ai franchement pas envie de revivre inlassablement le même cauchemar. Du coup je me concentre sur ce plateau repas arrivé une heure plus tôt, en fait je le fixe depuis un moment déjà. Mon estomac crie famine mais la vue de la nourriture me donne envie de vomir. Pourtant on m'a bien fait comprendre que si je n'avalais rien je finirais avec une belle aiguille dans le bras. Je n'aurais jamais cru lutter pour manger un jour. Dire que Ace en réclame toujours plus... non, non il faut que j'arrête de penser à lui systématiquement, ça me fatigue de pleurer. Mais je ne peux pas non plus l'oublier... c'est impossible... qu'est-ce que je devrais faire ?

Je finis par avaler quelque bouchées en me concentrant sur ma fourchette - le couteau ayant été malencontreusement "oublié" apparemment - mais j'en laisse plus de la moitié. C'est fou, avant j'aurais détesté le gaspillage. Je me rallonge, enfonçant mes ongles dans les paumes de mes mains pour rester éveillée. Pourtant, je finis irrémédiablement par m'habituer à la douleur et sombrer encore une fois dans le sommeil...

Il fait noir... où suis-je ? Une route semble s'étendre à l'horizon, interminable. J'y vois comme des visages tellement flous et déformés que je ne les reconnais pas. Un grondement survient dans mon dos et je me retourne, mais il n'y a rien, seulement l'obscurité. Pourtant il s'intensifie, devient vite assourdissant, et je me mets à courir, suivant ce chemin. Je me bouche les oreilles mais ça ne sert à rien. Le sol tangue et je tombe, une vive douleur me clouant sur place. Ma vision est floue mais je distingue des mains, minuscules... les miennes peut être ? Une paire de jambes apparaît devant moi, je lève la tête avec hésitation. Un homme me surplombe de toute sa hauteur, je ne vois rien chez lui, il est tout noir, tel une ombre.

Il me fait peur, terriblement peur. Je me relève d'un bond mais il m'attrappe, sa main se transforme en une centaine de serpents qui sifflent tout en s'enroulant autours de mes bras et ma taille. Je crie sans qu'aucun son ne sorte et j'essaie de me débarasser des reptiles, de m'enfuir. Je ne réussis qu'à tomber, les corps écailleux frottent ma peau, je tente de ramper au sol mais mes bras s'enfoncent dans une sorte de boue où je me dépêtre en vain. Au milieu des ténèbres je vois alors une silhouette familière qui m'arrache un sourire, éloignant quelque peu mes prédateurs. Je lâche en un râle, tendant la main alors que les reptiles s'écartent :

- Ace...

Soudain, son visage pourtant fendu d'un sourire devient tordu comme par la peur, il me tourne le dos et s'éloigne avant d'être englouti par les ténèbres. Il me laisse là, il m'abandonne à ces serpents qui se nouent autours de mon corps, sifflent au creux de mon oreille sans que je ne puisse rien faire. Ma vue se brouille et je suffoque, un ricanement retentissant contre mes tympans.


Je me réveille en sursaut, toussant comme si quelque chose ou quelqu'un venait de m'étrangler. Je me débats avec une couverture qui semble vouloir m'ensserrer et m'emprisonner. Après avoir quelque peu repris mes esprits, j'essuie les larmes qui ont trempé mes joues. Qu'est-ce que c'était ? Ça n'avait rien à voir avec mes cauchemars habituels à MarineFord, j'en tremble encore. Prenant une grande inspiration, je me remémore ce à quoi il ressemblait. Quand j'y pense on aurait plutôt dit une réminescence de mon passé. Mais qu'est-ce que Ace faisait là ? Pourquoi est-il parti ? Pourquoi m'a-t-il laissé tomber comme... comme je l'ai abandonné à MarineFord. Oui, c'est normal en fait, qu'est-ce qu'il penserait de moi maintenant... je l'ai trahi, je ne pourrais juste plus jamais le regarder en face.

Je me redresse correctement avec un soupir, impossible de lutter contre le sommeil, je suis trop fatiguée pour rester éveillée bien longtemps. Pourtant j'en ai assez de rêver moi. Hum... mes muscles me font toujours souffrir mais au moins la douleur reste supportable, je me demande si je pourrais marcher...

En serrant les dents et avec mille précautions je réussis à me mettre debout et faire quelques pas sans m'écraser lamentablement au sol. Bien, j'en avais marre de rester allitée moi, avec un peu de chance je pourrais filer en douce de cet endroit, tant qu'on est amarré c'est le meilleur moment. Je titube un peu et, m'aidant des objets à ma portée et des murs, j'atteins la porte sans me casser proprement la figure. Mes jambes sont flageolantes et chaque mouvement semble figer douloureusement mes muscles, mais j'arrive à tenir debout sans que la souffrance devienne insupportable.

Je tourne doucement la poignée, à mon grand soulagement la porte grince à peine en s'ouvrant. Je jette un coup d'oeil dans le couloir, toutes les parois sont en acier, je me demande dans quel genre de bateau je suis. Après m'être assurée que personne n'arrivait, je prends une direction au hasard, m'appuyant contre les murs pour trouver un rythme et une vitesse respectables.

Tout se ressemble par ici, je n'ose pas ouvrir de portes de peur de tomber sur quelqu'un, mais si je continue à vaguabonder dans les couloirs c'est ce qu'il risque de m'arriver au final. Où est donc la sortie de ce fichu navire ? Je fatigue et ralentie progressivement, ça ne va pas, je suis très loin d'être remise de mes blessures. Mais hors de question que je m'écrase lamentablement par terre, j'aurais l'air de quoi moi si quelqu'un me trouve ? Je soupire, et en quoi mon image me préoccupe tant ? Ce n'est pas comme si... pas comme si j'avais l'intention de survivre une fois dehors après tout.

Ma gorge se serre, je suis tellement égoïste. Et mon bébé... est-ce que j'ai le droit de l'emporter avec moi ? Ce serait injuste d'écourter sa vie même pas commencée d'une telle façon... mais serait-ce plus juste de le laisser vivre dans ce monde ? Je n'ai nulle part où aller, pas de famille, mes rares amis me rappellent constamment Ace... je suis toute seule. A quoi ressemblerait la vie d'un enfant sans parent et porteur d'un nom qui empoisonnerait ses relations ? Je ne suis pas aveugle, je sais comment les gens voyaient le "fils du roi des pirates". Le gouvernement finit toujours par apprendre ce qu'on veut lui cacher...

Les yeux me piquent et j'essuie rapidement les larmes qui perlent au bout de mes longs cils noirs avant qu'elles ne coulent. Je prends une profonde inspiration pour chasser ces pensées de mon esprit et me concentrer sur mon objectif actuel : sortir de ce navire. Je n'ai encore croisé personne, soit j'ai de la chance soit ils sont tous à terre, ce qui arrangerait bien mes affaires. Pourtant il me semble que je tourne en rond ici, je n'ai pas un mauvais sens de l'orientation mais je n'ai actuellement pas l'esprit suffisamment concentré pour dresser un plan des lieux dans ma tête. Je déteste ce navire au moins autant que son capitaine !

Une porte grince et mon sang se fige dans mes veines, j'entends des pas provenant d'un couloir adjacent... qui se dirigent dans ma direction ! D'ici quelques secondes on m'aura repéré ce dont je n'ai absolument pas envie. J'ouvre une porte au hasard et m'engouffre à l'intérieur. Malheureusement je me retrouve nez à nez avec un type portant la même blouse blanche que celle qu'on m'a prêté. Ne pouvant rebrousser chemin, encore moins courir et faute d'une meilleure idée, je plaque mes deux mains sur sa bouche en croisant intérieurement les doigts pour qu'il n'ait pas l'idée de me repousser... auquel cas je ne serais pas en capacité de lui offrir une très grande résistance.

Les pas du couloir finissent par s'éloigner mais je ne vois plus trop ce que ça change puisque quoiqu'il en soit on m'a vu. Avec un soupir j'ôte mes mains de la bouche du jeune homme en face de moi. En le détaillant un peu je me souviens de son nom.

- Hum... Penguin c'est ça ?

Il hoche la tête, certainement plutôt surpris de me voir cavaler à bord, ce qu'il ne tarde pas à me faire remarquer :

- Mais... vous n'êtes pas censée être dans l'infirmerie ?

Je croise les bras et réponds sur la défensive :

- Je n'ai pas l'intention d'y rester toute ma vie. Je vais très bien alors je peux tout à fait m'en aller d'ici !

Il me regarde de la tête aux pieds avant de remarquer :

- Euh... je dirais plutôt que vous luttez pour tenir debout sans appui.

Je le foudroie du regard, ils sont tous aussi observateurs sur ce navire ? Ce n'est pas parce que les muscles de mes jambes sont à deux doigts de lâcher tellement ils tremblent que j'ai forcément envie qu'on me le fasse remarquer. Je rétorque avec beaucoup plus d'agressivité :

- Peu importe, vous n'avez pas le droit de me garder ici contre ma volonté !

Il a l'air un peu embarrassé mais répond pourtant d'un ton catégorique :

- Si le capitaine n'en a pas donné l'ordre vous ne pouvez pas partir.

Il m'énerve celui-là ! Est-ce que par hasard il serait né pour me pourrir la vie ? Je ne demande rien d'autre qu'à en finir moi ! J'explose littéralement :

- Je me fiche de ce que dit votre capitaine ! Je...

Ma voix se brise et c'est ce moment précis que choisissent mes jambes pour lâcher. Je me serais très certainement lamentablement écrasée sur le sol comme une marionnette sans fils si Penguin ne m'avait pas rattrappé et aidé à m'assoir correctement. Je me dégage et détourne la tête avant de marmonner :

- ... merci...

Je soupire une énième fois, toute cette histoire me fatigue et me ridiculise, pourquoi je n'ai pas tout simplement réussi à en finir une bonne fois pour toutes ? Cela ferait longtemps que j'aurais pu être auprès de Ace comme ça ! Juste dans ses bras chauds et réconfortants comme quand il était...

Avant même que je ne le réalise, les larmes dévalent mes joues. Je tourne le dos à Penguin, en tentant de me reprendre et de penser à autre chose. Quelle honte de montrer ses faiblesses devant un parfait inconnu... mais bon au point où j'en suis de toute façon... Mes sanglots difficilement retenus le mettent mal à l'aise, il essaie de poser une main sur mon épaule mais je me dégage brusquement. Je n'ai pas besoin de la pitié de quelqu'un qui ne représente rien pour moi. Pff... pathétique, je suis tellement pathétique. Où sont donc mes masques du passé ? Avant je n'aurais pas pleuré de cette façon... en fait je ne serais même pas tombé amoureuse. Mais évidemment tout cela est parti...

Je me relève en gardant de justesse mon équilibre, j'essuie mes joues et mon nez rougi du revers de la main et me dirige vers la porte. Il me retient par le bras.

- Vous ne devez pas sortir...

Je réponds sèchement en me dégageant :

- Je sais. Je retourne à l'infirmerie.

De toute façon il semble que ce soit là où j'ai ma place, chez les faibles. Il passe mon bras au-dessus de son épaule.

- Laissez-moi vous accompagner.

Je lui lance un regard mauvais, c'est pour me surveiller je suppose ? Quoiqu'il en soit, je doute retrouver mon chemin dans ce navire, ou même de tenir debout jusque là. Je marmonne :

- Ai-je vraiment le choix ... ?

Il ne prend pas la peine de répondre et m'accompagne, j'essaie de prendre le moins de soutien possible de son épaule, mais on ne peut pas dire que j'y parvienne particulièrement. Je croise les doigts pour ne tomber sur personne durant le déplacement, et pour une fois il semble que la chance soit de mon côté. Quelques minutes plus tard me voilà de retour à la case départ, dans cette fichue infirmerie. Je m'attends à ce que Penguin sorte immédiatement - on ne peut pas dire que je sois de bonne compagnie - mais il me demande :

- Est-ce que... je peux vous demander votre nom ?

Mon nom... à quoi cela lui servirait-il ? Je suis coincée ici mais je ne compte pas rester ni lier une quelconque relation avec cet équipage. Je veux garder la seule chose à laquelle je m'identifie pour moi, qu'ils me connaissent comme un Démon est très bien, qu'il ne se fasse pas d'idées. Je réponds d'un ton catégorique :

- Non.

Il a l'air un peu déçu mais n'insiste pas, lâchant seulement avant de sortir :

- Si vous avez besoin de quelque chose n'hésitez pas.

Je n'ai besoin de rien, juste d'être seule. Ce qui me semble difficile ces derniers temps. Il sort et je me rallonge avec un soupir, fixant les plaques d'acier formant le plafond. Dire que j'aurais pu être dehors ! Fichu navire ! En même temps, je ne sais pas trop ce que j'aurais fait, dehors, je ne sais même pas où je me trouve. J'aurais même pu tomber directement dans les bras de marines... quoique, ils m'auraient pas reconnu vu mon état pathétique. Mais bon, au moins aurais-je été tranquille, sans ce stupide chirurgien de mes deux pour me taper sur le système ! C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'il peut bien en avoir à faire de ma nutrition ou de ma tension ? Ça lui a pas suffit de me pourrir mon suicide ? Franchement... Encore ça serait une bonne âme, mais même pas connaissant vaguement sa réputation. Je sais pas ce qu'il a dans la tête, d'ailleurs je ne veux pas le savoir je souhaite juste sortir d'ici une bonne fois pour toutes ! Quand je pense qu'il n'y a pas si longtemps ça ne m'aurait posé aucun problème... faut croire que je suis tombée bien bas.

J'ai l'impression de m'embourber dans des sables mouvants sans rien pouvoir faire, comme si quelqu'un décidait pour moi. Franchement Ace que ferais-tu à ma place ? Est-ce que je devrais vivre pour cet enfant, notre enfant ? Seule ça me paraît insurmontable. Je ne veux pas revoir Marco et les autres, qu'est-ce qu'ils penseraient de moi ? Ils ont surmonté ton absence alors que je me suis contentée de fuir, loin de ces lieux de souvenirs qui me torturaient. Je ne suis qu'une lâche, incapable de sauver ceux qu'elle aime, incapable de se sauver elle-même, incapable d'aimer un enfant... j'aimerais tellement que tu puisses encore me répondre...



~~~

Voui malgré le temps que j'ai mis à poster un nouveau chapitre je n'ai pas oublié cette fiction, c'est toujours la joie comme vous pouvez le voir ^^'
J'espère que ça vous aura plu ~

#Daelya
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#Posté le vendredi 15 mai 2015 11:57

Modifié le jeudi 08 octobre 2015 13:49

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